On donne, on écoute, on s’investit. Et pourtant, il arrive qu’une séance ne plaise pas autant qu’espéré. Un retour froid, un commentaire maladroit, voire une critique injuste… Et voilà que tout vacille. Si cela vous parle, vous n’êtes pas seul(e).
Dans cet article, nous vous proposons 5 clés concrètes pour traverser ces moments sans vous écrouler. Avec douceur, recul, et ancrage.
1. Accueillir l’émotion avant de réagir
Une critique touche souvent bien plus que notre pratique : elle peut venir réveiller le syndrome de l’imposteur, la peur de décevoir, ou des blessures plus anciennes.
Avant toute chose : respirez. Prenez un moment. Ne répondez pas à chaud. Autorisez-vous à ressentir : colère, tristesse, incompréhension… puis laissez redescendre.
2. Distinguer critique constructive et projection
Tous les retours ne se valent pas. Certains clients parlent d’eux-mêmes, pas de vous. Apprendre à faire le tri est une vraie force.
- Critique utile : elle parle d’un besoin non comblé, d’un inconfort réel, exprimé avec respect.
- Critique projective : elle est floue, blessante ou agressive. Elle reflète un malaise intérieur qui ne vous appartient pas.
Restez centré(e) sur votre intention : offrir un moment de bien-être, pas satisfaire toutes les attentes inconscientes.
3. Revenir à votre ancrage et à votre posture
Quand le mental s’emballe, le corps peut vous ramener à l’essentiel. Revenir à votre souffle, à vos appuis, à votre énergie de cœur, c’est retrouver votre axe intérieur.
Ne laissez pas une parole extérieure effacer tout le soin que vous mettez dans votre pratique.
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4. Ouvrir l’espace au dialogue… ou pas
Parfois, il est juste de répondre, d’ouvrir un échange, de reformuler avec bienveillance.
D’autres fois, il est plus sage de ne pas insister. Vous n’avez pas à “justifier” chaque geste. Vous êtes là pour proposer, pas pour plaire à tout prix.
La qualité de votre présence vaut plus qu’une note sur Google.
5. Grandir sans se dévaloriser
Une critique peut aussi être une opportunité d’ajustement. Si elle est légitime, alors bravo : vous venez de progresser.
Mais attention : apprendre ne veut pas dire vous remettre en cause entièrement. On peut s’ajuster sans se juger. Grandir sans se rabaisser.
FAQ – Gérer les retours difficiles : 3 questions fréquentes
🔸 Et si le client ne dit rien, mais je sens qu’il est déçu ?
Beaucoup de praticiens ressentent le “non-dit” d’un receveur. Un regard fuyant, un silence pesant… Cela ne veut pas forcément dire que la séance s’est mal passée. Chacun réagit à sa façon. Si le doute persiste, proposez un espace de retour doux : “comment vous vous sentez ?” ou “si jamais vous avez un retour, je suis preneur/se”. Cela suffit souvent à débloquer une parole.
🔸 Est-ce que je dois demander des avis clients ?
Oui, mais pas dans le stress ou l’urgence. Un avis est précieux, mais il ne doit pas devenir une pression. Vous pouvez glisser simplement, à la deuxième séance par exemple : “Si vous avez envie de laisser un petit mot, cela m’aide à me faire connaître.” Laissez le choix, toujours.
🔸 J’ai peur de ne jamais être assez…
C’est une pensée très fréquente. Elle vient souvent du fait de vouloir “bien faire” ou “ne jamais décevoir”. Pourtant, dans le massage, il n’y a pas de perfection. Il y a l’intention, la présence, la qualité d’écoute. Et ça, vous l’avez déjà.
“Lors de mes premières séances, un client m’a dit qu’il s’était “ennuyé”. J’ai mis des jours à m’en remettre. Puis j’ai réalisé que je ne pouvais pas plaire à tous. Ce retour m’a aidée à mieux sentir le rythme de certains receveurs… mais sans m’oublier. Aujourd’hui, je suis plus à l’aise avec les silences comme avec les retours.”
– Lucie, ancienne élève Shizen
Conclusion : vous n’êtes pas votre dernière séance
Vous êtes bien plus que le ressenti d’un seul client. Votre posture, votre présence, votre engagement parlent plus fort que toute critique.
Et puis… même les meilleurs praticiens ont reçu des retours durs. C’est votre capacité à rester aligné(e), doux/douce envers vous-même, qui fera la différence sur la durée.
Accueillir les mots des autres, c’est bien. Mais accueillir les vôtres, c’est encore mieux.
Gérer ses émotions quand on masse : le rôle de l’ancrage