Quand on masse, on donne. Mais on reçoit aussi, parfois sans s’en rendre compte. Il arrive qu’un praticien ressente des vagues d’émotions : tristesse soudaine, fatigue inexpliquée, agitation intérieure… ou même des pensées envahissantes.
Ces réactions sont normales. Le massage ne touche pas que le corps : il entre aussi en contact avec le vécu émotionnel, les mémoires, les tensions enfouies. Et pour accompagner cela avec justesse, il est essentiel de savoir s’ancrer.
Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour comprendre les émotions qui peuvent surgir, comment rester centré… et pourquoi l’ancrage est un pilier dans le métier de praticien bien-être.
1. Pourquoi un praticien peut-il être submergé par les émotions ?
Le massage bien-être agit en profondeur. Il détend les muscles, mais il peut aussi faire remonter des émotions refoulées chez la personne massée. Par effet de résonance, le praticien peut lui aussi ressentir une montée émotionnelle – surtout s’il est sensible ou peu préparé.
▸ Une larme pendant un massage ? Ce n’est pas rare.
▸ Une sensation d’inconfort ou de tristesse chez vous, sans explication ? C’est peut-être l’énergie de l’autre qui circule.
▸ Une envie de fuir ou de “sauver” ? Ce sont des signaux précieux.
Ressentir ne signifie pas “faire à la place”. C’est là que l’ancrage devient indispensable.
Nos parcours intègrent le travail sur la présence, la gestion de l’intuition, et la posture intérieure du praticien.
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2. Quels sont les signes d’un manque d’ancrage ?
Beaucoup de praticiens débutants (et même expérimentés) traversent des phases de déstabilisation émotionnelle sans le comprendre. Voici quelques indicateurs :
▸ Fatigue intense après une séance, voire sensation de “pompage”.
▸ Difficulté à revenir à soi après un massage.
▸ Hypersensibilité aux émotions du receveur (pleurs, colère, anxiété).
▸ Distractions fréquentes, perte de concentration en cours de soin.
▸ Tensions dans le dos ou le ventre sans raison apparente.
Ce ne sont pas des “faiblesses”. Ce sont des signaux. Et ils peuvent être équilibrés avec des gestes simples.
3. L’ancrage : un outil concret pour rester centré
L’ancrage, ce n’est pas un concept spirituel abstrait. C’est une compétence corporelle et émotionnelle : être dans son corps, ici et maintenant, sans se laisser happer.
Comment ça se manifeste en séance ?
▸ Votre respiration est calme et régulière.
▸ Vous sentez vos appuis : pieds, bassin, jambes.
▸ Vos pensées ne vous dispersent pas.
▸ Vous restez en lien avec vous-même tout en étant présent pour l’autre.
C’est cela qui permet de rester aligné, même si la personne en face est dans une forte émotion.
L’ancrage est d’ailleurs reconnu dans les approches en psychologie corporelle. Vous pouvez consulter cet article de Cerveau & Psycho pour découvrir une lecture complémentaire et plus scientifique de ce phénomène.
4. 5 rituels d’ancrage pour praticiens sensibles
Avant la séance :
▸ Prenez 3 grandes respirations en conscience.
▸ Posez une intention claire : “Je suis ici pour accompagner, pas pour absorber.”
▸ Visualisez vos appuis, ou imaginez des racines sous vos pieds.
Pendant la séance :
▸ Revenez à votre respiration dès que vous vous sentez “partir”.
▸ Gardez un contact physique stable avec la table ou vos jambes.
▸ Observez vos ressentis sans y réagir immédiatement.
Après la séance :
▸ Buvez une boisson chaude.
▸ Marchez un peu ou bougez le bassin.
▸ Notez en 2 lignes vos ressentis dans un carnet.
5. Et si vous êtes très sensible ou empathique ?
Vous êtes facilement touché(e) ? Vous captez l’ambiance d’une pièce en 5 secondes ? C’est un atout… si vous en prenez soin.
▸ Apprenez à dire non à certaines demandes si vous vous sentez épuisé(e).
▸ Instaurez un vrai sas de décompression entre chaque massage.
▸ Entourez-vous de collègues avec qui échanger sans filtre.
Nos parcours intègrent le travail sur la présence, la gestion de l’intuition, et la posture intérieure du praticien.
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Conclusion
Un praticien bien-être n’est pas un robot. Il ressent, parfois fort. Mais il a le pouvoir de cultiver une stabilité intérieure, douce et solide à la fois.
Rester ancré, c’est se respecter tout en accompagnant. C’est offrir un cadre stable à l’autre, sans se perdre en chemin.
Et vous ? Comment prenez-vous soin de votre énergie quand vous donnez un soin ?
Devenir praticien en massage bien-être : les 5 étapes pour se lancer en douceur (et avec confiance)
FAQ : 3 questions que se posent (souvent) les praticiens
🔹 Est-ce grave de pleurer pendant une séance ?
Non. Si c’est le receveur, c’est une libération. Si c’est vous, prenez-le comme une alerte pour renforcer votre ancrage.
🔹 Dois-je couper mes ressentis ?
Non plus. L’objectif n’est pas de bloquer, mais d’accueillir sans s’identifier. C’est tout l’art du centrage.
🔹 Comment savoir si je suis bien ancré(e) ?
Vous êtes calme, présent, et à l’écoute… sans vous laisser envahir. C’est un état de présence simple, mais très puissant.